Traducteurs | 29.07.2022

À la rencontre de nos traducteurs : Beatrice

 

Parle-nous un peu de toi !

 

Je suis traductrice indépendante depuis 18 ans maintenant. Je propose des services de traduction du français et de l’espagnol vers l’anglais, ma langue maternelle. Que le temps passe vite ! Je tire le meilleur parti de la flexibilité que m’offre mon travail, en adaptant mes horaires à mes obligations familiales et ma passion pour le plein air et l’exercice physique, en particulier la course à pied et le tennis.

 

Comment as-tu commencé la traduction et à utiliser les langues ?

 

Ma mère a fréquenté une école francophone en Belgique et m’a encouragée à apprendre le français dès mon plus jeune âge, nous soudoyant, mes sœurs et moi, avec un thé au café du coin une fois par semaine, où nous passions notre temps à apprendre les mots français pour couteau, fourchette et gâteau ! J’ai adoré apprendre le français et l’espagnol à l’école et j’ai poursuivi mes études de français à l’université. J’ai ensuite trouvé un emploi dans le secteur bancaire, mais je me suis vite rendu compte que la traduction me manquait vraiment ! Je suis donc retournée à l’université et j’ai obtenu une maîtrise en traduction, ce qui était incroyablement utile et intéressant. Puis, j’ai trouvé un emploi de chef de projets et de traductrice dans une agence de traduction, avant de me lancer en tant qu’indépendante il y a un peu plus de dix ans.

 

Quel est ton domaine de spécialisation ?

 

Je traduis des contenus dans toutes sortes de domaines et j’aime la variété que cela apporte, mais au fil des ans, j’ai fini par me concentrer principalement sur les textes juridiques, médicaux et pharmaceutiques.

 

Quels types de défis as-tu rencontrés au cours de ta carrière de traductrice et comment les as-tu surmontés ?

 

Les textes juridiques constituent un défi car les systèmes juridiques diffèrent d’un pays à l’autre, de sorte qu’il existe peu d’équivalences entre les termes : par exemple, un magistrat en France est un juge ou un fonctionnaire ayant reçu une formation juridique, alors qu’un magistrate au Royaume-Uni n’est pas un professionnel ; et le mot français juge peut désigner aussi bien un tribunal qu’un juge.  Selon l’usage auquel est destinée la traduction, des notes de bas de page explicatives ou des paraphrases peuvent être nécessaires. Cependant, les textes juridiques sont généralement rédigés avec une grande précision grammaticale, ce qui signifie qu’ils sont sans ambiguïté. J’éprouve également une grande satisfaction à démêler les phrases extrêmement longues que l’on trouve dans les jugements des tribunaux français ! Les traductions médicales, quant à elles, peuvent être complexes car elles nécessitent souvent un travail de recherche, mais il existe une excellente équivalence : un cœur a la même fonction dans le monde entier !

 

Tu effectues également de la post-édition de traductions automatiques. Quels défis particuliers ce type de travail pose-t-il ?

 

Je fais de la post-édition de traductions automatiques depuis environ 6 ans et, au cours de cette période, la qualité des moteurs de traduction automatique s’est améliorée de façon incommensurable. Certains systèmes de traduction automatique sont désormais très sophistiqués et produisent des traductions qui nécessitent relativement peu d’intervention.

Comme on peut s’y attendre, le principal défi de la traduction automatique avec post-édition (MTPE) est de faire en sorte que la traduction soit convaincante et naturelle, comme si elle avait été produite par un traducteur humain.  Parfois, cela implique de réorganiser complètement la phrase ou d’adapter le registre en fonction du document en question. Certains textes se prêtent mieux que d’autres à la traduction automatique. Les textes juridiques, tels que les contrats, fonctionnent assez bien, tandis que des documents tels qu’une présentation commerciale ou même un site Internet, pour lesquels le texte source peut contenir de nombreux mots ou phrases individuels sans contexte, risquent d’être mal interprétés. Les textes créatifs, tels que les documents publicitaires, nécessitent aussi généralement une intervention humaine plus importante pour atteindre le bon niveau de fluidité, de ton et d’impact. Toutefois, comme dans de nombreux autres secteurs, l’intelligence artificielle commence à fournir d’incroyables résultats de traduction, allant jusqu’à « apprendre » des modifications apportées par l’homme.

 

Comment un client ou une agence de traduction peuvent s’assurer que le travail de post-édition se passe au mieux ?

 

Un problème commun à la MTPE et à la traduction humaine est la cohérence. En veillant à ce que les résultats du travail de post-édition soient réintégrés dans le système de traduction automatique ou dans une mémoire de traduction et une base terminologique spécifiques au client, la qualité des résultats de la traduction automatique et des traductions post-éditées seront améliorées. La qualité du texte source est également importante. Bien que les moteurs soient désormais capables de reconnaître de nombreuses fautes de frappe et erreurs courantes, et de les traiter correctement, meilleure est la qualité du texte source (en termes de grammaire, de clarté et de précision), plus le résultat sera susceptible d’être bon.

 

Pense-tu que la post-édition va continuer à être un service régulier ?

 

Absolument. Je pense qu’à terme tout travail de traduction est susceptible d’impliquer un certain degré de post-édition et que traduire « à partir de zéro » pourrait bien finir par être une chose du passé.

 

Quelle est, à ton avis, la meilleure façon d’apprendre une langue ?

 

Passer du temps dans un pays où la langue est parlée est, sans aucun doute, le meilleur moyen de s’immerger et d’acquérir de bonnes compétences en langue orale. En revanche, en tant que traducteur spécialisé dans un domaine particulier de la traduction, le type de langage auquel vous serez confronté au quotidien sera probablement assez spécifique et vous ne le rencontrerez pas nécessairement dans la vie de tous les jours. Une solide maîtrise de la grammaire sera utile. Ensuite, il s’agit de lire, de faire des recherches et d’apprendre au fur et à mesure.

 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite devenir traducteur ?

 

N’hésitez pas ! C’est une carrière fantastique, pleine de variété et d’occasions d’apprendre. Il est essentiel de savoir écrire correctement dans sa langue maternelle et dans différents registres. Il est également utile de se familiariser avec le jargon d’un domaine particulier et suivre des études formelles en traduction permettra probablement d’acquérir des connaissances de base dans toute une série de domaines.

 

Enfin, pourquoi aimes-tu les langues ?

 

J’aime le défi intellectuel que représente le fait de décoder une langue et d’essayer de transmettre tous les niveaux de signification dans une autre langue, et de faire en sorte que cela semble naturel ! J’aime le fait que la langue soit en constante évolution et qu’elle puisse être utilisée d’une multitude de façons créatives. Il s’agit avant tout de s’exprimer et de communiquer avec les autres.


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